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A la rencontre de Marion Haerty, championne du monde de snowboard

Les flocons tombent en ce moment même sur nos montagnes. Il est l’heure pour nous de penser fort à la saison d’hiver, et aux femmes qui nous inspirent. Nous sommes donc parties papoter un peu avec Marion Haerty.

Marion est une snowboardeuse française qui accumule aujourd’hui 3 titres de championne du monde dans la catégorie freeride (2017, 2019 et 2020) sur le Freeride World Tour. Et puis un titre de vice-championne du monde en 2018.

Passionnée des sports de glisse depuis son plus jeune âge et à la recherche constante de sensations et de liberté, Marion a accepté de répondre à quelques questions lors d’une petite interview.

Crédit photo : Mathis Dumas

Pourquoi as-tu choisi le snowboard ? qu’est-ce qui t’as motivé à faire du Freeride ?

« L’univers du freeride me plaisait. J’habitais en bas de la station de Chamrousse étant plus jeune, ma bande d’ami(e)s étaient tous des skieurs ou snowboardeurs, c’est donc sans trop me poser de question que le snowboard a été une évidence. C’était le sport de chez nous ! »

 

À côté du freeride, quels autres sports pratiques-tu ?

« J’aime profiter des sports que peut nous offrir la Montagne, ça me permet de passer beaucoup plus de temps là-haut. Je m’exprime dans divers sports comme le parapente, la grimpe, le canyoning que j’ai découvert récemment, le VTT, la randonnée… Chaque sport m’apporte quelques chose de complémentaire au snowboard et attise ma curiosité pour toujours apprendre de nouvelles choses. »

As-tu des femmes qui t’inspirent et qui te motivent à t’entrainer dur pour atteindre tes objectifs ?

« J’ai pour modèle Liv Sansoz. (Liv est une grimpeuse, skieuse et alpiniste française, une véritable pionnière dans le milieu de la montagne). Elle a joué un rôle important lors de mon premier titre de championne du monde et je ne la remercierai jamais assez.
Elle m’inspire encore chaque jour par sa motivation, sa joie de vivre et sa passion pour la montagne. Ce petit bout de femme est rentré au probatoire du guide à 40 ans, elle prouve à la terre entière que tout est possible ! »

Combien de temps par semaine consacres-tu à ta passion ?

«  Ça dépend si on compte les heures d’entrainements sportifs, la préparation physique, mais aussi tout ce que l’on ne voit pas, sur l’ordinateur à faire de la création de contenu pour mes sponsors, à développer une nouvelle planche, répondre à des médias, travailler sur des nouveaux projets vidéo ou des nouvelles campagnes marketing… Ma passion est mon travail et je ne compte pas les heures, à part quand je dois faire de l’entrainement cardio ahah. Tout ça est mon quotidien ! »

La gestion du stress doit te demander beaucoup de travail et de patience. Comment gères-tu le stress et la montée d’adrénaline les jours de compétition ?

« Je fais beaucoup de préparation mentale pour réussir à dédramatiser la situation et me focaliser seulement sur le plaisir des sensations sur la neige. Cela m’a beaucoup aidé à être plus sereine au départ des compétitions, malgré la pression énorme.

J’essaye aussi de trouver un équilibre entre vie de famille/ami(e)s et snowboard pour atténuer la pression. J’ai besoin de ma petite dose de bonheur et de soutien que mon entourage m’apporte, et qui me permet de dé-stresser et de penser à autre chose que les résultats en compétitions. »

Quelle est la préparation physique la plus intense que tu aies dû faire jusqu’à présent ?

« La prépa physique fait partie de mon quotidien. J’ai déjà vomis lors d’un entrainement en fractionné avec mon préparateur physique dans un stade à Grenoble. Il m’en a tellement fait bavé, depuis 7 ans, pour m’aider à me remettre de mes blessures et atteindre mon rêve de gamine. »

 

Quel est ton plus beau souvenir sportif depuis que tu as commencé le snowboard ?

« Sans hésiter, mon invitation sur le Freeride World Tour en 2016.  Je venais de l’univers du slopestyle, et les compétitions freeride étaient inconnues pour moi. Ca a été une expérience incroyable, le début d’une histoire d’amour entre le freeride et moi, qui perdure et qui ne s’arrête plus. »

Quelles sont tes perspectives sportives pour la suite ?

« J’ai vraiment envie de profiter de cette année pour prendre le temps d’explorer un peu plus les montagnes autour de chez moi. Je n’ai toujours pas ridé les couloirs au-dessus du lieu où j’habite… J’ai aussi surtout envie d’exprimer mon snowboard ailleurs qu’en compétitions, pour pouvoir vivre des aventures plus humaines et m’imprégner de lieux incroyables. »

 

 

Nous avons eu l’occasion de te voir dans le film SKIVAS de Coline Ballet-Baz. Qu’as-tu à nous dire sur ce film 100% féminin ?

« C’est un super projet que j’ai pu suivre de près. Coline me parlait de sa création depuis un moment, c’était pour elle une transition entre le monde de la compétition qu’elle voulait quitter et l’univers de la vidéo qui l’attirait de plus en plus.
Elle en a profité pour faire voyager son talent d’univers en univers, et s’est exprimée tout le long avec beaucoup de style mais aussi beaucoup de motivation, avec toute une bande de copines ! Le résultat est vraiment cool et je vous invite vraiment à foncer voir ce film lors de sa prochaine diffusion. »

Visionner le teaser SKIVAS en cliquant ici !

 

Est-ce difficile de faire sa place dans une discipline perçue comme masculine ?

« On vit une période super positive pour les femmes dans le sport comparé à 10 ans en arrière. Personnellement, je ne vois pas ce sport comme quelque chose de masculin, j’aime pouvoir garder ma féminité sur la planche, et avoir ma propre vision de la montagne comme espace de créativité.  Si le freeride est encore perçu comme un sport masculin pour certains, c’est à cause d’une mauvaise éducation de notre société. Heureusement, en 2020, beaucoup de choses évoluent dans le sens des femmes, et c’est tant mieux.

 

Que faut-il faire pour donner envie aux filles de se mettre au snowboard ?

« Les réseaux sociaux sont un excellent moyen de motiver les femmes à découvrir différents sports et c’est à nous sportives, d’utiliser nos réseaux sociaux à bon escient, pour les pousser à se dévoiler et à inciter les femmes à se mettre au snowboard.

Il faut aussi réussir à se détacher de la femme stéréotypée que notre société veut mettre en avant. Quand je vois mes petites nièces, leurs parents ne leurs mettent aucune limite, elles peuvent jouer à la poupée comme aller au skate-park. »

Es-tu prête pour cette nouvelle saison ? notamment pour le Freeride World Tour ?

 » Même si je suis toujours prête et motivée à faire du snowboard, cette année sera différente. Le Covid a changé pas mal le programme et avec le nouveau format du FWT, je participerai seulement à l’étape finale pour pouvoir profiter à fond des mois de janvier et février et ainsi m’exprimer davantage sur ma planche à travers la vidéo. Stay tuned !  »

 

Merci Marion pour cette petite interview, nous te souhaitons le meilleur pour cette saison, que nous suivrons de près, comme toujours !

Retrouvez Marion dans FACETS, un film de THE NORTH FACE qui réunie une belle bande de snowboardeuses.

 

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